La culture du café. Et le bio dans tout ça ?
Le café avant d’être une superbe boisson, ce sont avant tout les grains d’un fruit d’une plante appelez un caféier.
La culture du café dans le monde :
Le café est cultivé dans un peu plus de 60 pays, du Kenya à la Jamaïque, l’ensemble de ces pays se situe tous les tropiques du cancer et du Capricorne. Le climat tropical y joue pour beaucoup, car le caféier a besoin d’humidité pour produire ses fruits.
Ce petit fruit s’appelle la cerise.
Il est composé de cinq parties :
- La peau
- La pulpe
- La parche
- La pellicule argentée
- Grain
Comme tous les arbres fruitiers, le caféier développe un cycle de vie qui passe de la germination à une fleuraison. (les fleurs de café sont des couleurs blanches). Après la fleuraison, les premières cerises apparaissent. Il faudra 6 à 9 mois pour que les cerises arrivent à maturité. Pour que les cerises puissent être cueillies, il faut qu’elles soient de couleur rouge. La cueillette se fait à la main, car une branche de caféier va souvent avoir des cerises avec plusieurs niveaux de maturité (du vert au rouge).
Non seulement la cueillette est manuelle, mais il faut savoir qu’un caféier produit peu de cerise. Environ 1,5 à 2,5 kg de cerise ce qui se présente environ 300 g de café torréfié.
Et le bio dans tout ça ?
En France, comme dans le monde, l’agriculture biologique est devenue une vraie tendance de consommation. Que ce soit pour préserver sa santé, pour la qualité des produits ou pour une question écologique, 71 % des Français consomment des produits bio une fois par mois (étude de l’agence bio). Aujourd’hui, on voit de plus en plus les labels bio apparaître sur les paquets des produits alimentaires. Et notamment sur les paquets de café. Ce qui est une bonne chose pour les cafés de grande consommation. Pour le café de spécialité, je dirais que c’est différent. Contrairement à une agriculture de masse, le café est produit sur des plus petites parcelles. Les caféiers sont donc plus contrôlés par les producteurs, qui n’ont pas forcément recours aux pesticides. L’optimisation de production n’est pas la priorité absolue. Mais la qualité oui. Par exemple en Éthiopie, les cultivateurs n’ont pas les moyens d’utiliser des engrais chimiques dans le processus de production. Une production biologique par nature. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils ont une labellisation biologique.
Que pense Alfredo, notre torréfacteur/importateur du mois sur les labels bio ?
En fait Loïc, je pense surtout que les labels ont été créés pour rassurer les consommateurs. Pour que les produits qu’ils achètent correspondent à leurs critères de consommation. Notamment pour la production industrielle en masse comme pour la viande, les poules, etc. La mise en place des labels bio est devenue un gros business qui génère plus d’argent que les produits eux même.
Ces derniers temps, j’ai beaucoup échangé avec mes producteurs en Colombie, car nous avons un client qui cherche un café certifié bio.
Et malheureusement, avec les certifications bio , les producteurs ont de plus en plus de mal à produire à des tarifs corrects . Les certifications leurs coûte très cher mais quasiment indispensable pour avoir du poids sur les marchés internationaux.
À mon avis, ces certifications doivent être gérées par des associations à but non lucratif, pour réellement garantir que les prix demandés ne vont pas bénéficier aux intérêts des investisseurs qui attendent une rentabilité.
De notre coté, chez ESCOCAFÉ, nous n’exigeons pas aux producteurs d’avoir les labels. Cependant, nous leurs demandons de garder des pratiques d’agriculture organiques qui protègent les caféiers et aussi les sols. Le plus important, c’est de comprendre que la terre perd ses qualités et ses minéraux quand elle est rentrée en contacte avec des produits chimiques.
Par exemple, un producteur avec lequel nous travaillons, Finca El Diviso, travaillent avec le calendrier Maya pour choisir les différentes activités dans leur plantation. (plantation des plantes, l’arrosage, la récolte, etc…) Juste avec cette pratique ancestrale , ils arrivent à produire un café 100 % organique et d’une qualité exceptionnelle. Mesa de Los Santos, est une Hacienda où les caféiers poussent parmi une forêt 100 % naturelle. Les arbres servent de protection aux maladies des caféiers. L’interêt des cafés des arbres est aussi q’ils servent comme des parasols pour contrôler l’exposition solaire et aussi garder l’humidité de façon stable.
Pour finir, chez ESCOCAFÉ nous sommes convaincues que les labels ne sont pas nécessaires, si les consommateurs font confiance aux entreprises chez qui ils achètent leurs produits. C’est malheureusement à eux de s’assurer que ces sociétés disent la vérité. Si les mêmes consommateurs trouvent que les sociétés ne sont pas dignes de confiance, ils doivent les dénoncer et arrêter d’acheter chez eux jusqu’à ils tiennent leur engagement.
Nous devons plutôt faire attention à qui est certifié, qu’est-ce que cela veut dire. Et surtout confier la gestion à des associations transparentes, facile à auditer et à n’importe quel moment. Ah, et aussi, qui gèrent des certifications abordables , et pas seulement à ceux qui peuvent les payer.
C’est au consommateur de jouer.
Et pour vous est-ce que les labels bio sont important , surtout chez les artisans locaux ?